Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/291

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tère, ne permettait pas de craindre qu’il repoussât la prière d’un mourant. « Je fis, raconte M. Baradère, une démarche auprès de M. Guillon. Celui-ci fut très surpris d’un pareil message. — Comment, me dit-il, M. Grégoire m’appelle, moi, l’auteur de la Collection des brefs de Pie VI et du Parallèle des révolutions ? mais ce n’est pas possible. — Monsieur, je viens, au nom de la charité chrétienne, vous prier d’accourir au secours d’un mourant abandonné, et c’est lui-même qui réclame votre assistance. Le temps presse, qui sait si vous arriverez à temps ? il vient d’éprouver une crise épouvantable ; si elle se renouvelle, il ne saurait y résister. M. Grégoire se rappelle que vous avez suivi des bannières différentes ; mais il sait aussi ce qu’on a droit d’attendre d’un prêtre charitable.

« Je lui fis ensuite part de toutes les démarches faites auprès de l’autorité, du refus persévérant des secours spirituels, et M Guillon ne balança pas un instant, quoiqu’il n’ignorât pas les tribulations auxquelles l’exposait son dévouement. Le même jour, il se rendit près du malade, qui lui tendit la main en disant : « Monsieur l’évêque, de toutes les grâces que j’ai reçues dans