Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/293

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martyr qui venait d’en être l’objet. Des journaux, qui se prétendaient chrétiens, publièrent l’article abominable que nous allons transcrire pour donner la mesure de leur fanatique fureur :

« L’ancien évêque constitutionnel de Loir-et-Cher doit mourir comme il a vécu, étranger à la communion de l’Église catholique, flétri du sceau de l’intrusion et du schisme, frappé des anathèmes du pape Pie VI. Le seul fait de son institution illégitime, sa persévérante opiniâtreté dans ses erreurs, le scandale de ses écrits contraires à l’unité et à la foi chrétienne, le dénonçaient hautement comme rebelle à l’Église, au siège apostolique : il ne pouvait être relevé des censures, admis au bienfait des sacremens et des suffrages des fidèles après sa mort, à moins d’une solennelle rétractation, proclamée par lui de vive voix et par écrit, en présence de témoins. Conférer à un tel homme l’extrême-onction ne pouvait donc être qu’une violation sacrilège des règles de la discipline et des principes les plus sacrés de la foi catholique. C’est là le crime dont M. l’abbé Guillon s’est rendu coupable aux yeux des fidèles, des prêtres et des