Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/294

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pasteurs, aux yeux de Rome de qui il attend ses bulles canoniques. »

Nous avons tout à l’heure appelé cela du fanatisme ; mais ce mot implique une idée de sincérité. Ne serait-il pas permis d’y voir plutôt une comédie politique, lorsqu’on se rappelle que l’auteur du Dictionnaire des athées, et celui du Catéchisme de la loi naturelle, avaient été déposés en terre sainte par le clergé de Paris ? lorsqu’on se rappelle que si un pape infaillible avait condamné dans ses brefs les prélats assermentés, un autre pape, son successeur, non moins infaillible, avait maintenu plusieurs d’entre eux dans leurs fonctions épiscopales, sans en exiger aucune rétractation, et recommandé à tous l’oubli des anciennes querelles ?

L’archevêque, informé de ce qui s’était passé, adressa à l’abbé Guillon une lettre menaçante, dans laquelle il lui disait : « S’il était vrai que vous eussiez administré les sacremens à M. Grégoire, mon silence me rendrait votre complice. Je dois à mon diocèse, à l’Église de France, au saint-siége, à l’Église universelle, de le rompre de la manière la plus solennelle, et de vous demander en leur nom une réparation éclatante. »