Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/297

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derniers momens de Grégoire, quelques pages à la relation qu’en a écrite M. Baradère.

« Depuis le Christ mourant pour ses bourreaux, personne n’a vu la mort avec plus de sang-froid, plus de résignation que l’ancien évêque de Blois. Atteint d’un sarcocelle carcinomateux qui dévorait lentement un corps bien constitué et plein de vie, en proie à des douleurs incroyables, jamais il n’a fait entendre une plainte qui ne fût une prière ; ses yeux, baignés de larmes, se portaient d’eux-mêmes sur un crucifix placé contre son lit, et ses souffrances semblaient s’apaiser à l’instant. Les plaintes que les douleurs lui arrachaient, il se les reprochait avec amertume. Quatre fois par jour on lui lisait plusieurs psaumes ; l’hymne Urbs Jerusalem beata lui procurait un plaisir indicible ; souvent il en demandait une nouvelle lecture, et toujours ses yeux versaient des larmes en abondance. Il nous parlait de sa mort comme d’un événement ordinaire : « Je vous demande comme un gage d’amitié de mettre en mes mains le crucifix quand je serai à ma dernière heure… J’aurais voulu rendre le dernier soupir sur la cendre… mais je vois bien que je dois y renoncer… Ne