Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/298

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permettez pas que mon corps soit enseveli par des femmes… Point de distinction ; je veux être enterré dans le cimetière de ma paroisse ; que mon convoi soit simple, et qu’on donne aux pauvres ce qu’on dépenserait en superfluités, en pompe. Faites mettre sur ma tombe une simple croix avec ces mots : « Mon Dieu, faites-moi miséricorde, et pardonnez à mes ennemis. » Il nous pressait les mains : — « Mes amis, ne vous attristez pas ; soyez les consolateurs de ma bonne mère adoptive ; ce monde est un lieu de passage et d’exil. Si Dieu me délivre, pourquoi me plaindre ? Que de grâces j’ai à rendre à la Providence ! Je pouvais, comme tant d’autres, disparaître au milieu des orages politiques, et je meurs dans mon lit, entouré des secours de la religion, de la médecine, de l’amitié ; il y a tant de malheureux qui manquent de tout cela !… » Dans ses plus fortes crises, il ne semblait occupé que de ceux qui l’entouraient : — « Messieurs, ne vous occupez pas de moi ; retirez-vous ; vous perdez trop de temps ; vous négligez vos affaires ; les devoirs de l’amitié ne vont pas si loin… » Les égards, les petites attentions, rien ne lui échappait ; il avait une égale