Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/300

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éteints se portaient machinalement sur son crucifix. Parfois il tendait ses mains vers le ciel. Le 28, anéantissement complet : toutes ses facultés avaient disparu dans la nuit précédente. Sa respiration gênée présageait une catastrophe qui s’est réalisée le même jour sans secousse et sans efforts ; il s’est éteint à quatre heures de l’après-midi, et son ame, dégagée des entraves qui la retenaient sur terre, s’est présentée devant celui qui sonde les cœurs et prononce au-dessus des influences de l’amour-propre et des haines des partis. »

Conformément à ses intentions, le corps de Grégoire, revêtu des habits épiscopaux, fut exposé la face découverte, dans une chapelle ardente. Une foule silencieuse et triste se porta toute la journée au domicile du défunt ; non point cette foule curieuse qu’attire le spectacle d’une riche décoration, mais le cortège des amis de la liberté qui venaient rendre hommage au noble et persévérant champion de leur cause, celui des nombreux infortunés dont Grégoire avait été la providence, et qui voulaient lui dire un dernier adieu. Un vieillard de 75 ans déposa sur le corps un bouquet d’immortelles et se