Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/301

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retira en pleurant : tous les assistans furent profondément émus de cette scène.

Le 31 mai, jour fixé pour les funérailles, l’affluence fut immense autour de la maison mortuaire et autour de l’Abbaye-aux-Bois. Les événemens de l’Archevêché et de Saint-Germain-l’Auxerrois étaient récens ; il y avait à craindre que l’imprudente opiniâtreté du clergé n’en excitât le renouvellement. Une vive fermentation régnait en effet dans la foule, au milieu de laquelle circulait le bruit que les ecclésiastiques de la paroisse avaient dépouillé l’église de tous ses ornemens et laissé les murailles nues ; des murmures d’indignation se faisaient entendre. Le fait est que les prêtres n’avaient laissé dans l’église que les ornemens les plus usés et les moins riches qu’ils possédassent ; leur mauvaise volonté était évidente. Eux-mêmes avaient disparu. La messe fut dite par l’abbé Grien, proscrit dans son diocèse sous la restauration pour avoir baptisé un enfant dont Manuel était le parrain.

Au sortir de l’église, des jeunes gens dételèrent les chevaux du char funèbre et le traînèrent à bras jusqu’au cimetière du Mont-Parnasse. Le cortège, d’au moins vingt mille personnes, était