Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/302

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composé principalement d’une multitude d’ouvriers et de jeunes gens des écoles, au milieu desquels se distinguaient presque tous les décorés de juillet, les députés de l’opposition, et plusieurs des anciens collègues de Grégoire aux assemblées républicaines, que la nouvelle révolution venait de ramener dans leur patrie. Les grands souvenirs que rappelaient leur présence et la triste cérémonie du jour semblaient absorber tous les esprits.

L’émotion fut surtout à son comble lorsque, du sein de cette foule, on vit sortir et s’avancer au bord de la tombe entrouverte, un des plus illustres parmi ceux des membres de l’Assemblée Conventionnelle qui avaient survécu à tant de proscriptions ; c’était Thibaudeau. Sa voix retentit dans un silence solennel.


« Grégoire ! s’écria-t-il, mon collègue, mon ami, mon honorable complice ! je ne te fatiguerai pas du récit de tes bonnes actions, de tes généreux sentimens, de tes vertus ! Tu as vécu inébranlable dans ta noble vocation, fidèle à la révolution, à ses anciens amis, à la patrie.

« Ainsi la faux du temps moissonne chaque jour les