Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/304

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être ce que, par un haineux abus de la langue, ils ont appelé régicides ? que Charles X fût fait prisonnier, et que le peuple le leur livrât. Et ils t’ont laissé sous le poids de la proscription de cette race. Ils ont laissé debout les monumens qu’ils lui ont érigés ; ils n’ont point abrogé l’anniversaire expiatoire qu’ils lui ont voté ; ils iront, peut-être, au 21 janvier, verser sur elle des pleurs hypocrites. Qu’ils y aillent ! c’est là que la France les attend !

« Grégoire, nous, vieux conventionnels, qui, ses interprètes, venons te rendre ce dernier hommage, nous te suivrons bientôt dans la tombe ; bientôt aussi il ne restera plus de nos personnes qu’un peu de cendre : mais, tant qu’un souffle de vie nous animera, à ton exemple nous le consacrerons au culte de la liberté et de la patrie. Nous nous présenterons, la tête haute, à la France et au monde. Nous mettons notre gloire et nos espérances dans cette foule de citoyens rassemblés autour de ton cercueil, dans cette génération nouvelle qui a accepté notre héritage, et dans la révolution de Juillet. Elle a associé la Convention nationale au trône, et nous a ouvert enfin, pour notre défense, cette tribune de la mort. »


Après ce discours, l’un des condamnés de la Martinique, M. Bissette, vint à son tour prononcer quelques mots de reconnaissance et d’a-