Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/305

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dieu à l’ami des noirs, au constant défenseur de leurs droits.

Puis le cortège reprit lentement sa marche ; chacun semblait se recueillir et méditer sur l’immense perte que venait d’éprouver la famille nationale.

Une autre famille encore, une famille lointaine dont Grégoire pouvait se dire le père, témoigna sa douleur dans cette occasion. Le président de la république haïtienne ordonna des prières solennelles, et la mort de Grégoire fut annoncée par des décharges de canon, tous les quarts d’heure, pendant une journée. Le clergé célébra l’office divin à la même heure dans toute l’étendue du pays avec la plus grande pompe. Plusieurs curés prononcèrent des oraisons funèbres et vengèrent l’évêque de Blois des outrages que sa cendre éprouvait dans la terre natale[1].

Lorsqu’on ouvrit les testamens de Grégoire, la persévérance et la charité de son ame s’y révélèrent de nouveau tout entières : ils sont pour

  1. Voir le Télégraphe haïtien, qui a reproduit un discours remarquable de l’abbé Echeveria, curé du Port-du-Pain.