Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/306

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ainsi dire un résumé de sa vie ; chacune des pensées qui l’avaient préoccupé vient s’y reproduire comme dans un miroir moral, et il s’efforce d’assurer encore après lui la propagation de chacune d’elles par des concours publics. C’est un phénomène vraiment étrange, en notre temps si fertile en métamorphoses, que celui d’un homme qui traverse quarante ans de luttes religieuses et politiques sans changer une virgule au programme de sa carrière. Grégoire ne fut pas, à coup sûr, ce qu’on nomme une intelligence progressive ; car les opinions qu’il avait apportées aux États-Généraux de 1789 sont identiquement celles qu’il a emportées dans la tombe ; mais ces opinions étaient en elles-mêmes si avancées, elles reposaient sur un sentiment social si profond et si vrai, que la révolution de 1830 les a trouvées au niveau de ses esprits les plus jeunes et les plus actifs ; c’est que la révolution de 1830 fut un éclair passager de cette belle flamme qui anima la France pendant son époque héroïque.

Ces testamens, dont nous venons de parler, forment si bien le complément de la vie morale de Grégoire, que l’on nous reprocherait de ne point les publier presque dans leur entier.