Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/308

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gallicane ont aussi contristé mon cœur : j’ai lâché de rendre service à mes frères dissidens ; je leur ouvris toujours les bras de la charité ; mais je gémis de voir que la plupart d’entre eux, surtout parmi les nouveaux évêques, tourmentent ce clergé constitutionnel, toujours attaché à la patrie, et sans les efforts duquel la religion eût été peut-être exilée de la France ; je gémis également de voir fouler aux pieds les libertés gallicanes, dépôt sacré que nous avons reçu de nos pères dans la foi, et qui sont le droit commun de toute l’antiquité chrétienne.

« Tout évêque a droit d’avoir chez soi une chapelle ; depuis le concordat la mienne est le lieu où presque toujours j’ai rempli mes devoirs religieux, et non à Saint-Sulpice ma paroisse. En voici les raisons. Les évêques démissionnaires, soit constitutionnels soit dissidens, d’après une circulaire du ministre des cultes, ne sont point admis dans les églises sous le costume qui leur est propre ; j’ai cru, non pas par aucun sentiment d’orgueil, mais par respect pour l’épiscopat, qu’il valait mieux ne pas fréquenter habituellement les églises, que d’y être en quelque sorte confondu avec les laïcs ; d’ailleurs j’avais lieu de douter si les dispositions du clergé de Saint-Sulpice étaient pacifiques, et si dans ma personne l’épiscopat n’y serait pas exposé à des outrages.

« Dans les diverses fonctions que j’ai remplies, comme vicaire, curé, évêque, législateur, sénateur, etc., j’ai