Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/316

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Je lui accorde un pardon anticipé, et je souhaite que Dieu ratifie ce pardon ; c’est lui qui nous jugera. Je présume, d’ailleurs, que peu de personnes assisteront à mon inhumation ; les amis dignes de ce nom sont si rares ! Les hommes pour la plupart sont si faux et si lâches ! mais je désire qu’on appelle des pauvres à mon convoi, je veux emporter leur bénédiction. Mon intention est qu’on leur distribue des aumônes.

Je veux être enseveli par des hommes, et revêtu des insignes de mon ordre, par respect pour le caractère épiscopal dont j’ai l’honneur, quoique indigne, d’être revêtu.

Sur ma tombe on placera une croix de pierre, avec mon nom et cette inscription : Mon Dieu, faites-moi miséricorde, et pardonnez à mes ennemis.

Je demande pardon aux personnes que j’ai pu offenser, et pardonne de tout mon cœur, non seulement à toutes celles qui m’ont fait ou voulu du mal, mais encore aux furibonds qui ne manqueront pas de m’insulter jusqu’au-delà du tombeau. Je laisse à mes amis, aux hommes justes et impartiaux, la défense de ma mémoire.

Je désavoue dans mes ouvrages imprimés et manuscrits, tout ce qui peut être condamnable, inexact et déplacé ; je les soumets au jugement de l’Église catholique, apostolique et romaine ; elle est la colonne de la vérité, l’arche sainte hors de laquelle il n’y a point de salut ; mes derniers souhaits sont pour son triomphe.