Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/353

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des écoles. Le premier j’attaquai ce projet, dont l’ineptie fut également combattue par Defermont, Fourcroy, Thibaudeau, etc. ; cette levée de boucliers contre un homme alors tout puissant n’était pas un moyen de sûreté pour moi.

On proposa d’ouvrir un concours pour la composition de livres élémentaires. Chargé de ce rapport et de plusieurs autres, je profitai des occasions pour transmettre par cette voie à l’opinion publique quelques idées propres à contrebalancer les effets désastreux de tant d’autres discours émanés de la même assemblée.

On se rappelle que des furieux avaient proposé d’incendier les bibliothèques publiques. De toutes parts on faisait main basse sur les livres, les tableaux, les monumens qui portaient l’empreinte de la religion, de la féodalité, de la royauté ; elle est incalculable la perte d’objets religieux, scientifiques et littéraires. Quand la première fois je proposai d’arrêter ces dévastations, on me gratifia de nouveau de l’épithète de fanatique ; on assura que, sous prétexte d’amour pour les arts, je voulais sauver les trophées de la superstition. Cependant tels furent les excès auxquels on se porta, qu’enfin il fut possible de faire utilement entendre ma voix, et l’on consentit au comité à ce que je présentasse à la Conven-