Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Champfort, l’un des quarante, dans un écrit très piquant, montrait au public sa compagnie comme toujours prête à ramper devant la puissance, et demandait la suppression des académies[1]. Monge tenait le même langage : une défaveur assez générale planait sur toutes les corporations, à plus forte raison sur celles qui paraissaient rénitentes au nouvel ordre politique. Le Comité entrevit qu’au premier jour, sur la demande de quelques députés, la Convention ferait main basse indistinctement sur toutes les académies, dont les membres seraient, par là même, désignés à la persécution.

Déjà languissaient, ou dans les cachots, ou cachés, ou en fuite, une foule d’hommes distingués : Anisson, Bitaubé, Broussonnet, Boncerf, Belanger, Brunok, Barthélémy, Cassini, Champfort, Dessaux, Delandine, Fleurieu, François de Neufchâteau, Lafosse, Florian, Lefèvre-Laroche, Girey-Dupré, Ginguéné, La Harpe, Hennebert, Marron, Noël, Marmontel, Mauduit, Nivernois, Oberlin, Palissot, Piccini, Rœderer, Robert (le peintre), Rouget de Lille, Sicard, Sage, Sainte-Croix, Suvée, sir John Crevecœur, Secondat, Volney, miss Williams ; tout ce qu’il y avait de gens sensés au Comité furent d’avis que, pour conserver les hommes et les choses, il fallait avoir

  1. Voir son Mémoire sur les académies.