Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/360

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’air de céder aux circonstances, et proposer nous-mêmes la suppression des Académies, en exceptant celle des Sciences, celle de Chirurgie, et les Sociétés de Médecine et d’Agriculture. (Récemment j’avais obtenu 24,000 francs pour celle-ci.) On ordonnait aux autres de présenter des projets de réglemens plus conformes aux principes de la liberté, et qui, partant, ne fussent pas souillés des titres de protecteurs, tandis que la loi seule doit protéger ; ni des titres d’honoraires, car c’est l’homme et non la place qui doit figurer dans ces sociétés. Lavoisier était venu conférer avec moi sur ce plan et l’approuvait. Malgré moi j’étais chargé du rapport ; mais la Convention, fabriquant des décrets avec autant de facilité que des assignats, ne voulut admettre aucune exception, et prononça la destruction de toutes les sociétés scientifiques et littéraires.

Quelques années après, cette suppression servit de texte à un Mémoire sur les Académies, dans lequel l’auteur calomnie le Comité d’instruction publique, et surtout le rapporteur. Ce qu’il y a de plaisant, c’est qu’il accuse de vandalisme ce Comité d’où émanèrent les mesures pour réprimer le vandalisme. Autrefois il adressait à ce Comité et au rapporteur des épîtres respectueuses pour les remercier de lui avoir fait accorder mille écus de gratification ; à la vérité, on n’avait pas accédé à sa de-