Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/36

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tribune pour émettre l’opinion que nous venons de citer, il entendit répéter autour de lui qu’il ne convenait pas à un prêtre de traiter cette question. Un membre de l’Assemblée s’étant même permis de l’apostropher injurieusement, Grégoire lui répliqua sur-le-champ : « Quelle que soit mon opinion, je parlerai d’après ma conscience, et au lieu de comparer mon opinion à mon état, je demande que l’on me réfute. »

Ce prêtre, auquel on reprochait d’exprimer sa pensée sur les questions politiques, avait pourtant su se maintenir avec dignité au milieu des difficultés de sa position, et demeurer fidèle à sa double mission d’ecclésiastique et de député ; il ne se montra pas moins zélé dans sa carrière législative pour les intérêts de la religion que pour la réforme des abus et des injustes privilèges. — Il s’opposa à l’entière destruction des établissemens religieux, en se fondant sur les services rendus aux sciences et à l’agriculture par plusieurs d’entre eux. — Il s’efforça d’améliorer la condition du bas clergé, c’est-à-dire des curés et vicaires de campagne. — Dans la grande séance nocturne du 4 août 1789, il réclama et obtint l’abolition des annates : il ne té-