Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/361

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mande de prendre trois cents exemplaires de son Monde primitif pour les bibliothèques de districts.

Dans un mémoire en faveur de Dieu, qu’il appelle son respectable client, cet homme dit que la révolution française, comme les harpies du lac Stymphale, infecta tout ce qu’elle put toucher, le trône et l’autel, la morale et la religion[1] ; et cependant il est auteur d’un ouvrage dont il aura, sans doute, autant que possible, retiré les exemplaires, et qui est intitulé : Défense de l’auteur de la philosophie de la nature (in-8°, Paris, an II de la république). Il y déclare que le code de la Montagne est son Évangile, qu’il est un soldat de la Montagne, dont la sublime doctrine lui a appris que hors de son sein pas de salut ; il est l’apôtre de la Montagne dont l’ouvrage survivra à tous les trônes, à tous les livres des hommes, etc. Le plus fougueux révolutionnaire n’écrivit jamais comme cet homme qui se croit au moins l’égal de Newton, et qui, dans son appartement, a sur son buste ce vers :


« Dieu, l’homme, la nature, il a tout expliqué, »


D’où il suit qu’il n’y a plus de livres à faire, les siens suffisent, et l’on ne voit pas pourquoi il en fait encore ;

  1. Mémoire en faveur de Dieu, in-8o, Paris, 1803, page 61.