Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tribue d’autres ouvrages qui ne sont pas de moi, mais de M. Gregori, l’écossais ; l’identité de nom l’a induit en erreur. Desessarts, moins inexact, énumère dans ses Siècles littéraires et dans le supplément, ce que j’avais publié au moment où il écrivait.

Je terminerai ce chapitre par une digression concernant les gens de lettres. Et d’abord, fixons nos idées sur l’acception de ce titre, intraduisible dans certaines langues, comme l’allemand, parce qu’aucun terme ne lui correspond ; serait-ce Gelehrtermann (homme savant) ? Il y aurait peu de modestie à se donner soi-même ce titre. Il n’en est pas de même de celui d’hommes de lettres, dont, en France, à défaut d’autres, s’emparent une foule de gens qui, dit-on, savent lire, comme en Angleterre on prend celui d’écuyer (squire). Il faudra donc ou livrer la qualité d’homme de lettres à l’usurpation, ou la restreindre à ceux qui ont mis le public en possession du fruit de leurs veilles et de leurs découvertes. Voué aux lettres depuis mon enfance, j’ai vécu avec ceux qui les cultivent, et peu d’hommes en Europe ont eu avec eux des correspondances aussi étendues que les miennes. J’ai toujours encouragé les jeunes talens. À l’instar de ce qu’a fait à Londres David Williams, et sur ses instances, je voulais, de concert avec quelques amis, établir ici une société de fonds littéraires, qui pût subvenir aux be-