Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/376

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cule la parabole que décrit une bombe, les trois dernières se prostituent à l’adulation et au mensonge. Il l’avait bien compris ce Louis XIV qui, suivant l’expression de La Vallée, pour échapper aux malédictions de l’Europe, cacha sa tyrannie dans la majesté des arts. Toutes les trompettes de la renommée étaient à ses ordres ; il couvrait son pays de gloire et de malheurs ; il envoyait des pensions à des savans étrangers et laissait languir l’agriculture de la France, où l’on manquait de pain et même de bras ; car ses guerres avaient dévoré la population. Avec la moitié de l’argent employé à récompenser les arts du dessin, il eût donné l’impulsion la plus décidée à l’industrie et à l’agriculture. Les architectes surtout sont la classe la plus vorace, bien plus vorace que celle des fournisseurs.

Que de millions dévorés récemment par les architectes pour construire des salles dont on admire les colonnes, mais où l’on voit peu, où l’on respire difficilement, et où l’on n’entend qu’avec peine ! car ils sont très inférieurs aux architectes anciens dans l’application des principes de l’acoustique, qu’ils ignorent, et qui devrait être une partie intégrante de leurs études. Certes, si la charrue Guillaume réalise les espérances qu’elle a fait concevoir, cet instrument est plus précieux que tous les chefs-d’œuvre de la galerie du Louvre. Je ne prétends pas proscrire les beaux-arts, mais les mettre à leur place.