Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/393

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toutes les autres. On a cherché sans succès la limite qui sépare cette liberté de l’abus ; je ne vois rien de mieux que de la déclarer illimitée, sinon sur les personnes, au moins sur les choses politiques : les inconvéniens sont abondamment compensés par les avantages. Que les gouvernans soient toujours justes, vrais et bons, ils n’auront rien à redouter de la liberté de la presse.

L’autre société, composée à peu près des mêmes individus, s’occupait de l’abolition du droit d’aînesse, sur lequel Lanthenas a fait un bon ouvrage ; il aurait dû s’en tenir là et briser sa plume. La correspondance de cette société formerait un recueil très curieux ; j’ignore ce qu’elle est devenue. En 1790, voyageant en Normandie par raison de santé, des demoiselles du Havre et de Rouen vinrent me présenter leurs doléances contre l’abus des majorats ; je leur promis de saisir la première occasion favorable pour seconder leur vœu : je tins parole, et à la séance du 3 novembre suivant[1], le premier je proposai l’abolition de ce droit ; ce qui me valut des félicitations de diverses contrées où la coutume sacrifiait aux aînés l’existence des cadets.

Lorsqu’on préparait la fête de la fédération, je demandai sans succès, aux Jacobins, qui étaient alors une puissance,

  1. Voir le Moniteur.