Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/394

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qu’au serment des fédérés fût ajouté l’engagement de ne jamais se battre pour des querelles particulières. Cette idée m’était venue à l’occasion d’un duel entre Barnave et Cazalès. Indigné de voir que des hommes qui se targuaient d’être philosophes, ne tinssent pas contre une ironie, et que deux législateurs se transformassent en spadassins, j’imprimai et je fis distribuer à l’Assemblée un pamphlet dans lequel je les conspuais.

Puisque j’ai mentionné les Jacobins, arrêtons-nous un instant sur cette société.

L’Église a vu s’élever, au sixième siècle, une secte d’hérétiques nommés Jacobites, qui n’admettaient qu’une nature en Jésus-Christ. L’Angleterre a eu ses Jacobites ou partisans de Jacques II. Le Portugal a eu ses Jacobeos, société secrète, contre laquelle sévit le gouvernement en 1769[1]. La France a eu la Jacquerie en 1358, et, en 1789, ses Jacobins, ainsi nommés de leur réunion dans un couvent habité précédemment par des religieux de Saint-Dominique. La liste de ce club était ornée de noms recommandables, qui rappelaient l’union des lumières aux vertus, et ses séances étaient un cours habituel de saine politique ; sur cet article, il était en avant

  1. Voir l’ouvrage très rare et très curieux : Mémorial sobreo seisma do sigillismo que os denominados Jacobeos e beatos, levantaram neste reino de Portugal, etc., in-fol., Lisboa, 1769.