Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/402

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moi-même de son ouvrage contre moi, dans les journaux, qui tous gardaient le silence sur ce pamphlet mort-né ; Bryan Edwards, qui aurait dû se respecter assez pour ne pas souiller ses ouvrages en répétant des impostures. Un je ne sais quel Playfair, qui, dans ce qu’il appelle une Histoire du jacobinisme[1], après avoir vomi ses malédictions sur le clergé constitutionnel et sur Condorcet, Brissot, etc., assure que « Grégoire, ce cannibale philosophe, ayant appris que les nègres avaient pris pour étendard un enfant empalé, et qu’ils massacraient les blancs, s’écria que c’était le plus beau jour de sa vie[2]. » Je maintiens qu’il est utile pour la cause des noirs et de l’humanité de faire connaître à quels excès de démence sont arrivés nos adversaires.

Si du moins chez nous les colons s’étaient bornés aux calomnies ! je leur pardonne volontiers de m’avoir pendu en effigie au cap, à la porte de la poste et à Jérémie ; d’avoir ouvert, dit-on, à Nantes une souscription secrète pour me faire assassiner ; j’ai eu le bonheur de rendre service à plusieurs d’entre eux, et je désire en trouver des occasions nouvelles. Mais ce pauvre Brissot a eu pour accusateurs au tribunal révolutionnaire, deux colons, connus

  1. The history of Jacobinism, etc., par W. Playfair, in 8°. Londres, 1798, 2 vol.
  2. Voir tom. I, page 341.