Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qu’importe du public l’énumération fastidieuse des discussions auxquelles je pris part, telles que la suppression de la gabelle, le dessèchement des marais, l’abolition des lettres de cachet et d’autres objets de bien général ? La disette de bois, résultat inévitable de la multiplication des usines dans le département de la Meurthe, causait un mécontentement qui menaçait d’incendier les trois magnifiques salines de cette contrée ; persuadé que leur conservation pouvait se concilier avec une économie de combustible qui en diminuerait le prix, j’adressai sur cet objet à mes concitoyens un opuscule raisonné : la ferme générale en répandit quatre mille exemplaires, dans l’espérance qu’elle recueillerait l’avantage de la conservation de ces usines.

Dans les débats sur la Déclaration des droits, j’insistai pour qu’on y joignît celle des Devoirs qui leur sont corrélatifs, et qu’à la tête de l’acte constitutionnel fût placé le nom de Dieu. De toutes mes forces je combattis le veto absolu, et dans une autre séance je m’opposai à la lecture d’un mémoire envoyé par le ministre, au nom du roi, sur cette question. Si le mémoire, disais-je, doit influencer la délibération, il est dangereux ; s’il ne la doit pas influencer, il est inutile ; et le mémoire ne fut pas lu. J’attaquai de même le décret sur le marc d’argent, qui avilissait l’homme en lui ôtant des prérogatives qu’on accor-