Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/42

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les retenir l’amour de la religion et du pays.

Le marquis de Ferrières, dans ses Mémoires, peint en ces termes le crise dont nous parlons :

« Les évêques et les révolutionnaires s’agitèrent et intriguèrent, les uns pour faire prêter le serment, les autres pour empêcher qu’on ne le prêtât. Les deux partis sentaient l’influence qu’aurait dans les provinces la conduite que tiendraient les ecclésiastiques de l’Assemblée. Les évêques se rapprochèrent de leurs curés ; les dévots et les dévotes se mirent en mouvement. Toutes les conversations ne roulèrent plus que sur le serment du clergé ; on eût dit que le destin de la France et le sort de tous les Français dépendaient de sa prestation ou de sa non prestation. Les hommes les plus libres dans leurs opinions religieuses, les femmes les plus décriées par leurs mœurs, devinrent tout à coup de sévères théologiens, d’ardens missionnaires de la pureté et de l’intégrité de la foi romaine. »

« Le Journal de Fonteney, l’Ami du Roi, la Gazette de Durosois, employèrent leurs armes ordinaires, l’exagération, le mensonge, la calomnie. On répandit une foule d’écrits dans lesquels la constitution civile du clergé était