Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/410

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des partisans dans la ci-devant Lorraine. Lorsqu’à la rédaction des cahiers du baillage de Lunéville, j’avais sondé l’opinion en proposant de demander que le roi fût pensionné, ce mot parut à certaines gens un demi-blasphème ; et dans l’Assemblée nationale même, lorsqu’on mit aux voix la liste civile, quatre membres seulement, dont M. Lancelot, curé breton, et moi, s’élevèrent contre.

Oui, je déclare que je suis venu avec la haine profondément sentie et raisonnée de la tyrannie, et le respect également senti et raisonné pour les droits du souverain, c’est-à-dire du peuple.

Dans le cours de ma présidence, un jour que je portais des décrets au roi pour en obtenir la sanction, on me répondit qu’il était au conseil et qu’il était impossible de le voir. Ma vivacité, et les égards que j’avais droit de réclamer, auraient amené un éclat, si je n’avais craint qu’on l’imputât à mon aversion pour la cour. Je me bornai à témoigner ma surprise de ce que le roi n’était pas accessible au président de l’Assemblée nationale. En sortant, je trouvai le duc de Liancourt, alors grand-maître de la garde-robe, à qui j’exprimai mon indignation ; je n’étais pas encore rentré dans la salle (car il y avait séance du soir, Emery me remplaçant au fauteuil), que déjà tout le monde savait ce qui venait de se passer. Je retournai chez le roi une heure après. L’appareil des honneurs