Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/413

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que rien ne suspende l’exécution des lois, la perception des impôts et le mouvement de la chose publique. Citoyens, soyez unis, et par cette union, formez une chaîne indissoluble ; regardez comme vos ennemis, comme les ennemis de la France, ceux qui voudraient faire naître parmi vous des divisions ; et que toutes les rivalités, toutes les aigreurs personnelles disparaissent devant l’intérêt de la patrie. C’est surtout dans les occasions périlleuses qu’on reconnaît les gens de bien, et qu’on démasque les hypocrites, les faux citoyens qui intriguent sourdement, et ces pervers déclarés, qui, sous un voile sacré, cachant leurs passions irritées, voudraient armer de poignards la religion de la charité. Ne vous permettez aucune violence contre eux ; mais, par une contenance intrépide, électrisez les faibles, faites rougir les lâches et trembler les traîtres. Il est des hommes à qui leur caractère sans consistance fait perdre tout droit à la qualité glorieuse de citoyens. Dans les momens de crise, ce sont des êtres dangereux ; et s’ils étaient revêtus de fonctions publiques, je dirais : Ces hommes nuls sont des perfides, car les dangers de la patrie leur commandent de s’élancer sur la brèche.

« Soyons unis, calmes et fiers : nous serons inébranlables ; n’oublions pas que nous avons juré de vivre libres ou de mourir. Plutôt nous enterrer sous les débris fu-