Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/419

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ciairement. Villette, membre de ce comité, est mort de maladie. Outre Genêt, Rewbell et moi sommes les seuls existans. Tous les autres ont été traînés à l’échafaud, Guadet, Kersaint, Brissot, etc., etc., et jusqu’à ce fou d’Anacharsis Clootz, si connu par ses impiétés et ses rêveries.

Bientôt s’ouvre la discussion sur le procès du roi ; mon discours imprimé est un tableau épouvantable des maux causés par le despotisme et de la mauvaise foi du ci-devant roi ; j’y conclus en demandant qu’on supprime la peine de mort, et que Louis XVI, profitant le premier de cette loi, soit condamné à vivre pour être livré à ses remords, si les rois peuvent en avoir. Cent fois on a débité que malgré mon absence lors du jugement, de Chambéry, où j’étais en mission, j’avais, avec mes collègues, écrit pour demander que Louis XVI fût condamné à mort ; notez qu’en affirmant le contraire, je ne prétends pas émettre une opinion sur ceux qui ont voté de cette manière ; ils remplissaient la pénible fonction de jurés de jugement, et je dois croire qu’ils ont suivi la voix de leur conscience. J’ai dédaigné de répondre. Le vénérable et savant Moïse, ancien évêque de Saint-Claude, connu par ses ouvrages sur les langues orientales, et surtout par sa continuation de l’ouvrage de Bullet, en réponse aux incrédules, recueillit les preuves du contraire, et ses observations irréfra-