Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/43

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traitée de schismatique, d’hérétique, de destructive de la religion. Les dévotes colportaient ces écrits de maison en maison. Elles priaient, conjuraient, menaçaient, selon les penchans et les caractères ; on montrait aux uns le clergé triomphant, l’Assemblée dissoute, les ecclésiastiques prévaricateurs dépouillés de leurs bénéfices, enfermés dans des maisons de correction ; les ecclésiastiques fidèles couverts de gloire, comblés de richesses. Le pape allait lancer ses foudres sur une Assemblée sacrilège et sur des prêtres apostats ; les peuples, dépourvus de sacremens, se soulèveraient ; les puissances étrangères entreraient en France, et cet édifice d’iniquité et de scélératesse s’écroulerait sur ses propres fondemens. »

Nous avons vu quelle fut la conduite de Grégoire en cette occasion ; elle fut appréciée par ceux de ses confrères que n’aveuglaient point l’esprit de corps ou le fanatisme ; de ce nombre fut le respectable Sanguiné, qui avait été son professeur, et qui mourut, en 1806, curé à Nancy ; il avait pris le parti de l’émigration et s’était réfugié en Allemagne ; mais, malgré la différence de leurs opinions, il ne cessa d’entretenir une cor-