Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/430

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Des œuvres de bienfaisance et des travaux littéraires servirent d’intermède aux travaux politiques. Tandis que Barlow, venu avec nous en Savoie, appelait les Piémontais à la jouissance de leurs droits, un opuscule par lequel j’invitais les Valaisans à secouer le joug de leurs oligarques, fit trembler ces derniers.

Je publiai dans les deux langues, italienne et française, une brochure pour dissiper les inquiétudes répandues au-delà des Alpes sur le sort de la religion ; devais-je croire qu’après tant d’efforts pour la faire aimer, un de ces hommes hideux, vomis par la Convention dans les temps de délire (Albite), viendrait porter l’épouvante au milieu des bons Savoisiens, blasphémer la religion, incarcérer les prêtres, les solliciter à l’apostasie, abattre les clochers, etc., etc.

À Chambéry, je cherchai des détails sur le compte de madame de Varens : elle y est morte en laissant une réputation conforme à l’idée peu honorable qu’on a pu s’en former d’après le récit scandaleux de Jean-Jacques. Je visitai la petite maison que celui-ci habitait aux Charmettes ; mais ce qui paraîtra étrange et qu’on ignore, c’est qu’il y avait une très petite chapelle, au-dessus de laquelle étaient écrits en gros caractères sur une planche (et je l’ai vue) ces mots du pseaume 54 : « Ecce elongavi fugiens : et mansi in solitudine ; quo-