Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/44

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respondance amicale avec son ancien élève, engagé dans les voies de la révolution.

Tandis que l’apôtre de la démocratie évangélique soulevait contre lui la haine des dévots, il voyait redoubler la vénération dont l’entouraient le peuple et l’Assemblée nationale. Celle-ci le choisit pour son président, le 18 janvier 1791, et deux départemens, ceux de la Sarthe et de Loir-et-Cher, se disputèrent la gloire de l’avoir pour pasteur. Nommé le même jour évêque au Mans et à Blois, il opta pour ce dernier siège, et il a toujours joint à son nom un titre qu’il ne devait ni à l’intrigue, ni à la faveur des cours, mais au choix libre et spontané du peuple et du clergé.

À l’expiration de sa présidence, sa piété se témoigna par un trait que les journaux du temps ont recueilli. Il se rendit à l’église des Feuillans, pour remercier Dieu d’avoir soutenu ses forces pendant cette mission difficile ; le prêtre chargé d’officier se trouvait seul, Grégoire aussitôt se mit à genoux derrière lui, et servit la messe. On vit ainsi l’homme qui venait d’occuper le plus beau poste de l’état, remplir un instant après les plus humbles fonctions de la hiérarchie ecclésiastique.