Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/431

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niam vidi iniquitatem et contradictionem in civitate. »

La Convention nationale ayant décrété la réunion du comté de Nice et de la principauté de Monaco, sous le nom de Département des Alpes maritimes, je fus chargé de m’y rendre pour l’organiser ; je supprimai la petite Convention de Monaco, composée de treize membres, dont les procès-verbaux imprimés seront un jour recherchés ; elle a entre autres rendu un décret portant suppression du deuil, attendu que dans ce petit pays il avait un caractère féodal et variable suivant la qualité des individus.

J’avais paru un moment à l’armée des Alpes que commandait Kellermann ; étant à Nice, j’allai visiter celle d’Italie. Je suis tenté de rire en me rappelant qu’au camp de Brau, au-dessus de Sospello, j’ai, sous le canon piémontais, parcouru à cheval et en habit violet les rangs des divers bataillons, et que je les ai tous harangués. Cette armée avait été commandée par deux généraux massacrés judiciairement, Biron et Brunet. De sa prison, le premier m’a écrit une longue lettre, par laquelle il m’annonçait que ses mémoires manuscrits, déposés en main sûre, paraîtraient après sa mort, et cependant je n’ai rien vu.

Rentré dans la Convention nationale, je publiai le rap-