Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/432

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port de ma mission, que j’aurais pu intituler : Voyage dans les Alpes maritimes ; car il contient des détails très curieux sur cette contrée. Il y a dans l’imprimé une phrase que je désavoue, de même que dans le discours que j’adressai aux administrations du département des Alpes maritimes. À mon retour je ne reconnaissais plus cette assemblée si majestueuse, lorsque, pour ainsi dire sous le feu des batteries prussiennes qui étaient en Champagne, nous fondâmes la république. Divisée en factions, qui tour à tour s’envoyaient à l’échafaud, et qui, suivant l’expression de Danton, avaient mis l’assemblée en coupe réglée, la Convention n’avait plus de régulateur : témoin le 31 mai 1793 et les jours suivans. Un brigand de mon pays, nommé Mallarmé, était président ; soit affaires, soit maladies, dans plusieurs séances, il se fit suppléer par des ex-présidens, entre autres Hérault de Séchelles. On a prétendu qu’à la procession ridicule que Barrère proposa pour fraterniser avec le peuple, Hérault était complice des factieux, et que sa présidence par interim était une affaire concertée. C’est un mensonge, car il n’occupait le fauteuil que sur mon refus, refus motivé par des douleurs de poitrine et une extinction de voix. Cependant je me repentis de n’avoir pas fait un effort pour cette séance, quand je sus qu’Henriot, voyant les députés, avait dit : Canonniers, à vos pièces.