Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/439

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lesquels on voulait négocier, et le lendemain, au nom de ce comité, Merlin, tout en faisant l’éloge de l’ouvrage, déclara que la tranquillité de l’Europe était intéressée à ce que l’on rapportât l’arrêté qui en ordonnait l’impression ; des journalistes y suppléèrent.

Depuis lors je bornai mes travaux politiques à mon cabinet ; seulement il m’arriva, dans les premiers temps d’existence de l’Institut, de lire un extrait de mon ouvrage manuscrit sur les progrès des sciences politiques. On le vanta, mais on trouva que je disais des vérités trop dures, et comme on voulait qu’il fût lu en séance publique, il fallut, pour satisfaire au vœu de mes collègues, le mutiler ; il fut applaudi, mais on y trouva encore des passages trop rudes ; et pour l’imprimer dans les Mémoires de l’Institut, il fallut le mutiler de nouveau ; ce qui n’a pas suffi pour lui obtenir grâce en Espagne, où il servit de prétexte pour faire prohiber tout l’ouvrage.

Je ne connais qu’un concile de l’antiquité où l’on trouve consacrés les principes de la souveraineté du peuple ; c’est celui de Tolède en 633.

Dans un concile provincial tenu à Bourges, je proposai une déclaration authentique sur cet objet ; et comme dans mes Ruines de Port-Royal j’avais exposé ce que des savans de cette école avaient fait pour la liberté, des prêtres dissidens, sous le couvert de l’anonyme (car la per-