Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/440

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fidie, la bassesse et le crime sont toujours lâches) à la manufacture connue de leurs libelles, c’est-à-dire, chez Leclerc, quai des Augustins, en firent imprimer un contre moi, sous ce titre : « Du projet de charger les ecclésiastiques d’éclairer les fidèles sur leurs droits contre les entreprises du despotisme, et de propager la doctrine de la souveraineté du peuple. In-8°. » Ce plat libelle, fabriqué, dit-on, par Jallabert, grand-vicaire de Paris, avait deux buts : 1° c’était à la veille du concile de 1801 : les dissidens voulaient en empêcher la tenue, qui eut lieu malgré eux ; 2° le Corps législatif me proposait pour candidat au Sénat ; ils voulaient empêcher mon élection.

En tout pays un très petit nombre d’hommes s’occupe à mériter les places, le très grand nombre à les obtenir ; trois fois des généraux me furent préférés, et trois fois, après l’intervalle de huit mois entre ses sessions, le Corps législatif me replaça sur le rang des candidats avec une bienveillance qui est le plus beau fleuron de ma carrière politique, et qui assure à mes anciens collègues de véritables droits à mon attachement. Mais dans le Sénat on faisait circuler sourdement contre moi deux motifs de réjection, mon attachement à la religion et au républicanisme. On rappelait que naguère, portant la parole au nom du Corps législatif, dans un discours au gouver-