Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/442

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qu’au Sénat on fût instruit de l’invariabilité de mes principes religieux et de la résolution d’y joindre toujours, comme ecclésiastique, les actes extérieurs que je regardais comme des devoirs : j’écrivis au président Sieyes la lettre que voici :


« Citoyen, en vous écrivant, je m’adresse au sénateur et à l’ami. Vous étiez hier trop pressé pour que je pusse développer ma réponse à votre question ; ma lettre servira de supplément. J’ose croire qu’après l’avoir lue vous m’accorderez un degré de plus dans votre estime.

« Il est, disiez-vous, des sénateurs (et je sais que vous n’êtes pas du nombre) chez qui le désir de concourir à mon adoption dans le Sénat, est combattu par la crainte que je continue des fonctions ecclésiastiques.

« Je me félicite d’avoir fait une démission qui me décharge du fardeau d’un diocèse ; mais si cette opération n’était pas consommée, la crainte qu’on ne l’attribuât à des vues ambitieuses suffirait pour me la faire ajourner. Telle fut ma réponse, l’an dernier, en apprenant que certaines personnes attachaient leurs suffrages en ma faveur à une démarche de cette nature.

« J’ai beaucoup entendu parler de tolérance ; je l’ai constamment pratiquée envers mes semblables, quelle que fût entre eux et moi la disparité de sentimens reli-