Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/456

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signifient le vert et le rouge ; puisque malgré moi on me condamne à être comte, blasonnez mon écusson ; c’est chose si utile pour hâter les progrès de l’esprit humain, régénérer les mœurs et faire croître nos moissons ! Mais de grâce donnez-moi une croix comme chrétien, comme évêque, et parce que vous me la faites porter, ma croix.

Je dois le sacrifice de ma volonté, mais non celui de mon opinion. Je n’ai jamais rien demandé au gouvernement consulaire et impérial, ni pour moi ni pour les miens, et jamais je ne demanderai rien. Ainsi ma fidélité n’est pas un calcul d’intérêt ; mais le dictamen de ma conscience, qui sans approuver se soumet et qui a promis, non d’aimer, mais d’obéir. Je maintiens au surplus que, même contre mon gré, le vote que j’ai émis dans l’affaire de l’hérédité et dans celle de la noblesse est (je ne dis pas quant aux principes, mais quant au fait), un titre de plus en faveur de ces institutions, parce qu’on peut en inférer que dans le sénat régnait encore un simulacre de liberté.

Tous les sénateurs ont voté pour ces institutions, à l’exception de trois membres dans celle de l’hérédité, et dans celle de la noblesse à l’exception d’un seul, auquel on peut joindre néanmoins deux ou trois qui n’ont point émis de vote. La plupart faisaient autrefois parade du républicanisme le plus prononcé : me demandez-vous