Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/473

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priété indivise de la grande famille, qui, par l’organe de ses représentans, saura faire une répartition dictée par l’amour de la patrie et avouée par elle.

D’autres administrations exécutèrent mal, quoique trois instructions consécutives eussent indiqué la marche du travail. Pour le faire avec succès, il fallait : 1° des hommes probes ; c’est la première qualité exigible partout, ici spécialement, parce qu’un malhonnête homme peut échapper aisément à la surveillance, en arrachant des gravures précieuses dans un livre, en substituant des choses communes aux médailles rares, aux éditions rares ; 2° des hommes versés dans la paléographie et la bibliographie : celle-ci est la science du libraire, elle connaît les titres des livres et leur valeur dans le commerce ; celle-là connaît l’histoire de l’art, les variations de l’écriture, des idiomes et des usages.

Malheureusement la plupart étaient d’ineptes copistes qui ont dénaturé les titres des livres, altéré les dates, confondu les éditions, et envoyé des catalogues inutiles en cahiers, au lieu de catalogues en cartes, les seuls que la loi demandait, les seuls qui puissent nous servir.

L’insouciance et l’ignorance ont été poussées à tel point que divers catalogues, à la suite d’une liste informe, ajoutent à peu près ces mots : « De plus, trois ou quatre cents volumes anglais, allemands, grecs, hébreux, ou en écriture indéchiffrable, vieux et reliés en parchemin, que nous n’avons pas cru devoir énumérer, et qu’il eût été trop long de décrire, etc. » Ainsi s’expriment les rédacteurs en parlant des livres les plus précieux peut-être de ces dépôts : ils ont jugé les livres