Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/475

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France. Sans entrer dans des détails qui seraient aussi fastidieux qu’inutiles, je vous dirai qu’une entreprise de cette nature serait d’une exécution très difficile, très coûteuse et très longue. Struvius, un des hommes les plus versés dans cette matière, prétend qu’il serait plus aisé de porter le Mont-Atlas que de faire une histoire littéraire universelle.

Jugez-en par la partie imprimée du catalogue de la bibliothèque nationale, qui, malgré les soins qu’on s’est donnés pour le mettre à l’abri de toute critique, en a éprouvé de très fondées.

La bibliothèque historique du P. Le Long, édition de Fontette, qui indique seulement les ouvrages concernant l’histoire de France, est en cinq volumes in-folio, comprenant quarante-huit mille deux cent vingt-trois articles ; de plus, environ six mille de supplément : et il en manque encore plusieurs mille. Ce fait seul fera sentir qu’une bibliographie générale entraînerait une dépense énorme ; car l’ouvrage formerait une masse de plus de cent cinquante volumes in-folio. Les inconvéniens que présente cette entreprise, au moins pour le moment actuel, contrebalancent puissamment les avantages qu’on peut s’en promettre. Si cependant on la croit utile, on sera toujours à portée de l’exécuter, car les matériaux nous resteront.

Nous avons senti que le plan suivi précédemment était vicieux ; que si le travail se prolongeait pendant des années, il pourrait encore éprouver de nouvelles entraves : puisque la Convention a rendu un décret très sage sur l’établissement des bibliothèques, il faut les organiser ; elles le seront.