Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/484

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Que le jeune homme, oubliant les frivolités de son âge, fréquente donc ces asiles où les lumières éparses se rassemblent dans un foyer commun, où sans cesse il pourra converser avec les grands génies de tous les pays, de tous les âges ! Près d’eux l’art trouve toujours des modèles ; le goût, des leçons ; la vertu, des exemples : car périssent les talens qui n’ont pas la vertu pour appui ! sans elle ils ne peuvent être que les instrumens du crime. La patrie repousse ces hommes qui étudient uniquement pour briller et satisfaire leur orgueil : elle n’avoue pour ses enfans que ceux qui s’occupent sans cesse à devenir meilleurs pour la mieux servir.


N° 3. — Page 433.


Discours prononcé par le citoyen Grégoire, orateur de la députation envoyée au gouvernement par le Corps législatif, le 3 frimaire an X.


Citoyens consuls,

Le tableau de la situation intérieure et extérieure de la république, communiqué au Corps législatif, lui a inspiré le plus vif intérêt et les plus douces espérances. Les succès qui ont couronné la sagesse du gouvernement dans tout ce qu’il a pu réaliser, sont l’heureux présage de ceux qu’il obtiendra dans ce qu’il projette. Des négociations habilement dirigées ont atteint si rapidement leur terme, que la joie de la réussite s’est encore embellie par le plaisir de la surprise. Quel moment