Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/59

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célébrés dans l’église cathédrale de Blois, l’un en l’honneur de Simonneau, maire d’Étampes, massacré en défendant la loi, l’autre pour les citoyens morts à Paris le 10 août 1792 en combattant pour la liberté, fournirent surtout au nouveau prélat l’occasion de manifester ses sentimens démocratiques. Ces discours portent l’empreinte d’une exaltation révolutionnaire, qui souvent fut blâmée comme peu assortie au ministère du prêtre. Mais doit-on s’étonner qu’avec ses convictions hardies, au milieu des obstacles que l’esprit retardataire et les intérêts égoïstes ne cessaient d’opposer à la réalisation des idées nouvelles, un homme jeune, ardent, impressionnable comme Grégoire, ait employé fréquemment le style que les passions de l’époque avaient mis en usage ? Nous y voyons seulement une preuve de plus de l’énergie et de la sincérité de ses croyances. C’est d’après leurs actes qu’il faut juger les hommes, et parmi ceux de Grégoire, on n’en cite pas un où son entraînement lui ait fait démentir le caractère évangélique.

Ceux qui le voyaient alors de près, ses diocésains, dans un pays où les habitudes de dévotion