Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/60

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exerçaient un grand empire, car c’est surtout dans cette partie de la France que la petite église a jeté ses fondemens, investirent leur pasteur d’une confiance sans bornes ; ils le choisirent pour présider l’administration centrale du département, et bientôt après pour leur représentant à la Convention.

La nouvelle Assemblée s’étant constituée, mit l’évêque de Blois à la tête d’une députation chargée d’en porter avis à celle qu’elle remplaçait. Cette notification fut accueillie par des applaudissemens universels. La France était dans l’attente des grandes mesures d’intérêt national qui allaient émaner de ses nouveaux mandataires.

Ceux-ci ne trompèrent point cette attente ; ils débutèrent par un acte solennel, que le vœu public, hautement exprimé, appelait depuis plusieurs mois : l’abolition de la royauté et la proclamation du gouvernement républicain. Collot d’Herbois et Grégoire en firent la proposition, qui fut adoptée unanimement, au milieu des plus vives démonstrations de joie. On verra dans les Mémoires de Grégoire, l’espèce de délire qui s’empara de lui en songeant qu’il avait provoqué cette grande résolution.