Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/96

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Au moment où cela se passait, Grégoire était au Comité d’instruction publique : il se rend sur le-champ à l’Assemblée ; on le presse, on le somme de suivre l’exemple de ses collègues. Il monte à la tribune.

Mais au lieu d’une abjuration, c’est l’apologie de sa croyance que prononce le prélat républicain. « Cette croyance, dit-il, est hors de votre domaine : catholique par conviction et par sentiment, prêtre par choix, j’ai été désigné par le peuple pour être évêque ; mais ce n’est ni de lui, ni de vous, que je tiens ma mission… Agissant d’après les principes sacrés qui me sont chers et que je vous défie de me ravir, j’ai tâché de faire du bien dans mon diocèse ; je reste évêque pour en faire encore. »

De bruyans témoignages d’improbation interrompirent pour la première fois les paroles de Grégoire, et dès ce moment il fut en butte à des attaques de tous genres ; pendant plusieurs mois, quelques uns de ses collègues refusèrent de siéger près de lui : il se vit insulté dans des lieux publics, dénoncé dans les clubs, outragé dans des placards qui le signalaient aux fureurs de la multitude. On peut croire, sans trop d’invrai-