Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/98

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sortait de la bouche de M. l’évêque en réponse à toutes leurs interpellations ; c’était un non bien positif et fermement accentué. Il était assis dans son fauteuil, les mains derrière le dos, et accompagnait chacun de ces non d’un coup sec de son pied sur le parquet.

« Eh bien ! s’écria l’un des étrangers avec l’accent de la fureur, tu viens de monter deux degrés de l’échafaud, tu monteras le dernier.

« Je suis prêt, répliqua M. Grégoire, car, vous pouvez en être assuré, je ne démentirai jamais mes croyances.

« Quand M. l’évêque fut débarrassé de cette visite, il descendit pour déjeuner avec un air aussi serein que de coutume ; mais au moment de se lever de table : « Mes bons amis, nous dit-il, dans un temps comme celui où nous sommes, quand on vit au milieu de la tourmente, on ne sait pas ce qui peut arriver. Il faut que vous me fassiez une promesse…

« Et laquelle ?

« On arrête tant de gens sans rime ni raison ; si je venais à l’être à mon tour, promettez-moi de demeurer calmes et de ne point montrer de faiblesse.