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Comment mieux revivre ces jours-là que par les feuillets qui m’en sont restés !
LES VEILLEURS DE NUIT
I
La charge sonne sous la terre.
En avant ! en avant ! marchons !
Quatre-vingt-treize à la bannière.
Ô mes amis, allons ! allons !
Quoi ! tant que l’aigle en pourriture
Aurait de quoi nourrir un ver,
On oserait se prosterner
Devant cette charogne impure.
Aux armes, citoyens ! formez vos bataillons.
Marchons ; qu’un sang impur abreuve nos sillons.
II
Avant que l’empire s’écroule,
Que le squelette vermoulu
S’émiette sous la grande houle,
Sachons que le peuple a voulu.
Brisons cet esclavage inique,
Devant Tibère, aurions-nous tous
Vingt ans rampé sur les genoux ?
Amis, vive la République !
Aux armes, citoyens ! etc.