Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/199

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

groupe, nous n’eussions pas hésité davantage accepter leur rendez-vous du lendemain. En faisant toutefois cette réserve, que nous les accompagnerions comme femmes, afin de partager leurs dangers, mais non comme citoyennes.

Nous ne reconnaissions plus le gouvernement, incapable même de laisser Paris se défendre.

Nous allâmes au rendez-vous de l’Hôtel de Ville, nous attendant à ce qui arriva, — je fus arrêtée comme ayant organisé une manifestation.

Je répondis que je ne pouvais organiser de manifestation pour parler à un gouvernement que je ne reconnaissais plus, et que quand je viendrais pour mon propre compte à l’Hôtel de Ville, ce serait avec le peuple en armes. Mes explications ne parurent pas satisfaisantes ; je fus incarcérée.

Mais le lendemain, les quatre citoyens Th. Ferré, Avronsart, Burlot et Christ, vinrent me réclamer au nom du XVIIIe arrondissement.

Sur cette phrase, épouvantail de la réaction : Montmartre va descendre !… je leur fus remise.

Mme Meurice vint aussi me réclamer au nom de la Société des femmes pour les victimes de la guerre ; elle arriva après notre départ de la préfecture ; les femmes, je le répète, ne commirent pas de lâchetés : cela vient de ce que, ni