Je me gardai bien de démentir, au contraire, et ce doit être cette fois-là que le poste descendit croyant à une émeute ; il n’y avait que Bauër et moi discutant la question canaque !
Nous n’en étions pas moins bons amis et cette fois-là encore, pour nous raccommoder, après avoir passé des Canaques au type le plus intelligent que nous en connaissions, Daoumi, Bauër me donna une étude qu’il venait d’écrire sur Othello, allant de la Desdémone de Shakespeare à la Françoise de Rimini du Dante. Étude que j’avais encore dans mes papiers il y a deux ans. Je me souviens de cette phrase qui résume l’étude : « Il est curieux de voir comment se transforme la donnée d’Othello chez une nature où le grand souffle dramatique fait presque absolument défaut, où en revanche excelle le génie comique. Si nous ouvrons Molière pour y chercher une situation analogue à celle du Maure nous tombons dans Sganarelle. »
C’était, je crois, cette même année où Caulet de Taillac, pris d’un âpre désir de revoir sa mère qu’il sentait mourante, faiblit et demanda à rentrer en France ; quand il arriva, sa mère était morte, ce fut pour mourir lui-même.
Que de tristes histoires ! J’ai parlé de Verdure, mort de chagrin de n’avoir pas de nouvelles,