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Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/316

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J’aurais voulu réussir sur une vingtaine avant d’en parler, d’autant plus que même là où tous souffraient pour la liberté, l’empire des préjugés était tel encore qu’on entendait des choses comme ceci : « S’il était vrai que la vaccine puisse s’appliquer à toutes les maladies, la Faculté l’aurait fait ! Êtes-vous docteur, pour vous occuper de ces choses-là ? etc. » Comme si on avait à s’informer, quand une route est bonne, si c’est un âne ou un bœuf qui y est entré le premier.

Jugez donc, si j’avais parlé d’étendre la vaccine aux végétaux, ce que mes ultra universitaires m’auraient répondu !

Il n’en est pas moins vrai qu’on essaye la vaccine de la rage, de la peste, du choléra telle que je l’avais essayée là-bas et que la sève étant du sang, on peut l’étendre jusqu’aux maladies des végétaux.

En fait d’essais, si l’audace est utile, c’est surtout quand elle s’appuie sur l’analogie qui existe entre tout ce qui vit.

J’ai déjà raconté qu’après le départ de Rochefort, MM. Aleyron et Ribourt eurent le ridicule de faire jouer pendant un certain temps autour de nous la Tour de Nesles, avec décors grandioses. On entendait dans les nuits claires, au sommet des montagnes : « Sentinelles, garde à