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Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/450

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août, Ferré avait prononcé pour toute défense les paroles suivantes :

« Membre de la Commune, je suis entre les mains de ses vainqueurs :

« Ils veulent ma tête, qu’ils la prennent.

« Jamais je ne sauverai ma vie par la lâcheté. Libre J’ai vécu, j’entends mourir de même.

« Je n’ajoute qu’un mot : La fortune est capricieuse. Je confie à l’avenir le soin de ma mémoire et de ma vengeance. »

(La Liberté du 28 novembre 1871.)


Le second, est le fac-similé de la dernière lettre de Ferré à ma chère Marie.

Celui-là m’arrive le 24 mai de cette année ; je n’ai pas besoin qu’il y ait de lettre pour deviner que cela vient de vous, mon cher Avronsart.

Je revois avec ce triste et fier adieu notre comité de vigilance du 41, chaussée Clignancourt.

— Tous des poètes et des sauvages ! me disait Mme Meurice.

C’était vrai ! Comme nous nous aimions là-dedans, et comme on y était bien ensemble !

Si bien, qu’on avait les yeux avec une sorte d’anxiété sur la pendule, qui marquait l’heure d’aller dans nos clubs ou dans ceux des partisans des redditions et du plan Trochu, afin d’y jeter des idées subversives, qui tombaient en étincelles sur la foule toujours généreuse qui, elle, ne voulait pas se rendre.