Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/480

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ront, au moment du danger suprême, aux barricades, sur les remparts de Paris, si la réaction forçait les portes, donner, comme leurs frères, leur sang et leur vie pour la défense et le triomphe de la Commune, c’est-à-dire du peuple ! Alors victorieux, à même de s’unir et de s’entendre sur leurs intérêts communs, travailleurs et travailleuses, tous solidaires par un dernier effort… » (Cette dernière phrase est restée inachevée.) Vive la République universelle ! Vive la Commune ! »


Cumulant tous les emplois, elle dirigeait une école, rue Oudot, 24. Là, du haut de sa chaire, elle professait, à ses rares loisirs, les doctrines de la libre pensée et faisait chanter à ses jeunes élèves les poésies tombées de sa plume, entre autres la chanson intitulée : Les Vengeurs.

Présidente du club de la Révolution, tenu à l’église Saint-Bernard, Louise Michel est responsable du vote rendu dans la séance du 18 mai (21 floréal an LXXIX), et, ayant pour but :


« La suppression de la magistrature, l’anéantissement des Codes, leur remplacement par une commission de justice ;

« La suppression des cultes, l’arrestation immédiate des prêtres, la vente de leurs biens et de ceux des fuyards et des traîtres qui ont soutenu les misérables de Versailles ;

« L’exécution d’un otage sérieux toutes les vingt-quatre heures, jusqu’à la mise en liberté et l’arrivée à Paris du citoyen Blanqui, nommé membre de la Commune. »


Ce n’était point assez, cependant, pour cette âme ardente, comme veut bien la qualifier l’auteur d’une notice fantaisiste qui figure au dossier, de soulever la populace, d’applaudir à l’assassinat, de corrompre l’enfance, de prêcher une lutte fratricide, de pousser en un mot à tous les crimes, il fallait encore donner l’exemple et payer de sa personne !

Aussi la trouvons-nous à Issy, à Clamart et à Montmartre, combattant au premier rang, faisant le coup de feu ou ralliant les fuyards.

Le Cri du peuple l’atteste ainsi dans son numéro du 16 avril :


« La citoyenne Louise Michel, qui a combattu si vaillamment aux Moulineaux, a été blessée au fort d’Issy. »


Très heureusement pour elle, nous nous empressons de le reconnaître, l’héroïne de Jules Vallès était sortie de cette brillante affaire avec une simple entorse.